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Comment meurt un village

Le petit commerçant se lève dès l’aurore. II est là tout le jour et souvent tard encore.
Et quand le soir enfin il ferme sa boutique, il sera pour certains un sujet de critique.
Et pourtant sa journée n’est pas finie : il lui faut tout ranger, calculer les prix, préparer ses achats, garnir rayons et comptoirs.
Demain il recommence et il faut tout prévoir.
Certes il a moins de choix que les grands magasins, mais il peut conseiller, il connait vos besoins, il s’intéresse à vous, écoute vos histoires.
Et quand on est pressé c’est lui que l’on va voir.
C’est chez lui qu’on demande à mettre une affiche.
C’est encore chez lui que l’on peut parler avec son voisinage.
Le nouvel arrivant se sent un peu moins seul quand, de son magasin, il en franchit le seuil.
On dit qu’il vend plus cher que les grandes surfaces, mais en y regardant de plus près, est-ce forcément vrai ?
Et puis quand il est tard pour sortir sa voiture, on va frapper chez lui, et même quelque fois après la fermeture.
A trop vouloir courir les prix bas et leur mauvaise qualité, les villageois un jour n’auront qu’à s’en mordre les doigts.
Les commerçants alors auront plié bagages et chacun sait ce que veux dire  » boutique fermée ».
Voilà comment meurent le coeur et l’âme d’un village

Petit texte d’un auteur anonyme récupéré sur l’ Echo de Cévennes